samedi 20 juin 2015

Ultra Trail du Puy Mary Aurillac 2015

Je n'avais entendu que des bonnes choses de l'UTPMA depuis sa création en 2012. Il était dans ma todolist et je confirme c'est une belle course, bien organisée, dans un cadre magnifique au milieu de la chaine des Puy en Auvergne.
   
Le nouveau parcours 2015 nous propose une grande boucle au départ d'Aurillac de 105km avec 5700m+. L'heure du départ est avancé au samedi 0h00 ce qui permettra à la quasi totalité des arrivants de passer la ligne d'arrivée de jour. 

Nous sommes venus à 11 du club de Houilles, 6 sur le 49km et 5 sur le 105km. Pour la plupart d'entre nous c'est une première sur la distance. Nous sommes logés dans l'excellent internat du lycée avec de nombreux autres coureurs. 

18h briefing au centre des congrès, on nous annonce un tracé technique sur certaines parties avec quelques surprises. On enchaine avec la pasta party, pas terrible mais l'organisation a promis d'y remédier l'an prochain. 
Retour à l'internat pour un peu de repos avant de se préparer pour le départ.
23h la navette nous descend vers la zone de départ dans le centre d'Aurillac. Il ne fait pas froid le ciel est dégagé, je pars en tshirt avec les manchons.
Avec Nicolas et Lionel dans la zone de départ
Samedi à 0h00 les 540 partants sont lachés. On rentre vite dans le vif sujet avec la première cote qui nous amène sur les crêtes au-dessus de la ville. Je pars avec Nicolas qui se lance sur son 1er ultratrail. 
3 petites bosses enchainées jusqu'au ravito de Velzic au km17 atteint en 2h07. On est resté prudent, la route est encore longue. Je suis surpris par l'humidité du parcours il y a de nombreux passages dans la boue et on se mouille les pieds, j'aurai du mettre les guêtres.  

Court arrêt on repart. Dans la bosse suivante je perds Nicolas, il a des crampes et il n'a pas de bonnes sensations. Dans la nuit avec les frontales difficiles de se repérer il y a encore beaucoup de monde, je file je l'attendrai au ravito suivant. 

Km25 la 1ère grosse montée de 730m+ au Puy Bassierou (1464m+) je sors les batons. La montée se fait à un bon rythme. Les crêtes commencent à se dessiner à l'Est avec les premières lueurs du jour vers 5h du matin. C'est le solstice d'été, la nuit la plus courte de l'année. 
Descente sur Mareilles où se trouve le CP2 avec un ravito au km39. Je pointe en 5h46 un peu en avance sur mes prévisions. 
Le jour est levé mais pas le soleil, il y a un petit vent frais et la température a baissé. J'enfile la veste. Je reste 15mn au ravito espérant voir arriver Nicolas mais il n'est pas en vue. Tant pis je repars car je me refroidis. J'apprendrai à l'arrivée qu'il s'est arrêter quelques minutes pour se reposer, il passera 45mn après moi au ravito.
Le soleil pointe son nez et les choses sérieuses commencent. On va cheminer plusieurs dizaines de km de Puy en Puy.

800m+ pour monter au Puy de Chavaroche (1739m), le vent est toujours présent il fait beau mais on supporte la veste.

Le parcours suit les crêtes, on devine au loin les prochains sommets. Je monte assez bien par contre j'ai du mal à me mettre dans un bon rythme en descente. Les 800m+ sont avalés en 1h20, ça souffle fort au sommet où un énorme cairn est planté.
Puy de Chavaroche (1739m)
1km de descente sur un sentier caillouteux on atteint la route qui monte au col du Pas de Peyrol au pied du Puy Mary. Mais nous faisons du trail donc pas de route, on plonge dans la pente herbeuse et humide sur un sentier improbable qui semble avoir été tracé pour la course.
Pour ceux qui comme moi ne connaissaient pas la région j'ai été très surpris par la technicité du parcours. Les pierres sont présentes partout sur les sentiers, le zones herbeuses et boueuses en dévers sont fréquentes et nous avons rencontrés de nombreux passages en désescalade. 
Après être descendu sous le Pas de Peyrol il faut y remonter. Le sentier débouche au pied du parking.
Il est 8h du matin les touristes n'ont pas encore envahi le lieu. Seuls quelques accompagnants on fait le trajet. Le Puy Mary se détache au-dessus du Pas de Peyrol.

Du col la montée se fait sur un chemin bétonné de plus en plus raide avec des marches. C'est du costaud.
Un bon quart d'heure pour faire les 200m+ et arriver au sommet à la table d'orientation.
Magnifique panoramique à 360° sur les Puy du Cantal. Le ciel est dégagé mais le vent froid est encore assez fort, on supporte sans problème la veste.
La suite est superbe, le parcours suit la ligne de crête. La descente du Puy Mary est très technique avec un passage en désescalade qui bouchonne un peu.  
On enchaine ensuite la brèche de Rolland, le Puy de Peyre Arse (1806m) point culminant de la course, col de Cabre et Puy Baitaillouse jusqu'au Rocher du Bec de l'Aigle. Après cette belle traversée on prend le temps d'admirer le paysage avant de descendre sur la station de Super-Lioran où nous attend le prochain ravito.
Au pied de la station il faut grimper une piste noire droit dans la pente pour atteindre le ravito. J'entre dans le ravito à 10h53 au km57. 
La température monte je range la veste et les manchons. Je me donne 15mn d'arrêt avant de repartir. Il faut manger et boire et refaire les pleins. On a passé la mi-course et certains coureurs ont déja bien soufferts, plusieurs dizaines d'abandons seront enregistrés à ce ravito un peu piège. 11h13 je resors du ravito j'ai un peu trainé. 
5km de montée pour atteindre le Puy Griou où on fait un aller-retour au sommet. Le final est impressionnant on finit à 4 pattes sur des dalles rocheuses inclinées. Je comprends pourquoi cette ascension aurait été supprimée en cas de mauvaise météo. Et la descente n'est pas mieux il faut être très prudent et du coup on avance pas et le rythme s'en ressent. 
Puy Griou
Etape suivante le col du Perthus, on ondule au milieu des alpages mais le sentier n'est toujours pas roulant, il y a de nombreux cailloux et on a du mal à tenir un bon rythme. On croise des troupeaux de Salers célèbre race de bovins très costauds du Cantal et qui produisent un fromage excellent. 
ici les éleveurs ont trouvé une solution
couple de Salers
Nous passons discrètement.
Km69 dernier sommet L'Elancez (1571m). Long cheminement qui ondule sur 12km dans les alpages sous le soleil qui commence à taper. Le ravito de Le Cailac parait bien loin. L'objectif des 20h semble s'éloigner d'autant que les sentiers restent techniques même en perdant de l'altitude. Depuis quelques km j'avance avec Frédéric un V2 comme moi, la progression à 2 est moins monotone. On se retrouvera sur la PTL en Aout.
Après le ravito on descend jusqu'au hameau de Velzic où nous sommes passé cette nuit il y avait le 1er ravito. 1,5km de rude montée pour rejoindre une route que l'on suit un moment, un peu de répit. On descend à nouveau jusqu'à la Jordanne, rivière qui serpente en fond de vallée. On passe le village de Rouffiac et on suit un chemin à flanc de coteaux sur 3km jusqu'au dernier ravito de St Simon. 

Il est 18h42 et nous avons toujours en tête une arrivée en 20h pensant qu'il reste 5 ou 6km. Mais en posant la question aux bénévoles ils nous annoncent l'arrivée à 11km. Le moral en prend un coup. Avec Frédéric on prend la décision de finir tranquillement et de passer les 3 dernières bosses sans forcer. Après un bon 1/4 d'arrêt on se lance sur le final.
Au km98 nous dominons Aurillac sur la colline mais il reste le dessert le Puy Courny au km101. Il n'est pas très haut mais avec 100km dans les jambes cette dernière montée est laborieuse. En passant sous une cloture électrifiée pour les vaches mon sac accroche le cable et je me prends une décharge dans le dos qui me couche dans l'herbe, vivement la fin.
Dernière descente, on remonte le long de la rivière pour enfin arriver dans la rue qui nous amène vers l'arche de l'arrivée. Nous sommes tout de même content de finir avec le jour à 21h15 en 167 et 168e position. 340 coureurs sur les 540 au départ passeront la ligne d'arrivée. 
En passant la ligne on nous remet le béret auvergnat du finisher, trophée original qui change de l'habituel tshirt.

Nous serons 3 avec Nicolas et Laurent sur les 5 engagés du club à terminer ce rude UTPMA. Félicitations car c'était une première au delà de 100km pour mes 2 compagnons.
Les 3 finishers du S.O. Houilles
Une belle course qui cache bien son jeu sur le papier avec un parcours très technique. Avis aux amateurs cette année les organisateurs ont reconnus une version 160km pour 2016.
Merci à tous les bénévoles et à l'organisation qui nous ont proposé un beau weekend dans la Cantal.

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