samedi 4 décembre 2010

L'Origole 2010

Adieu L'Origole !
Pour nous l'Origole c'est un peu notre mini Barkley, une course réputée dure et difficile où le taux d'arrivants fait pâlir les plus téméraires. Pourtant ses mensurations (75km - 2000mD+) ne lui permettrait pas de passer les sélections de Secret Story Complice.
Mais elle cache bien son jeu, c'est pour cela qu'on l'aime et aussi pour son ambiance, sa convivialité, sa chaleur humaine si bien sublimées par une équipe organisatrice simple et efficace et des bénévoles toujours sympathiques.
Ce fut donc la 6e et dernière édition de l'Origole (enfin c'est qu'on veut nous faire croire Complice)
Alors pourquoi cette course s'est forgée une telle réputation ? D'abord c'est une course hivernale et nocturne, le 1er weekend de décembre la météo est souvent froide et humide, nous sommes en fin d'année et au bout de la saison de trail la motivation n'est pas toujours au rendez-vous. Et puis le parcours est rude, 3 boucles différentes en autonomie avec comme seul ravito le gymnase du Perray que l'on retrouve en fin de chaque boucle. La boue est généralement omniprésente et il n'est pas rare d'en avoir largement au-dessus des chevilles.
Cette année, pour la dernière, l'organisation a commandé la neige Sourire. Nous sommes tous contents de ce nouvel agrément mais un peu inquiets cependant de l'état des sentiers. D'autant que le samedi matin il neige encore à gros flocons et qu'un léger redoux se fait sentir en fin d'après midi.
Avec cette météo nous décidons avec Tony d'avancer notre départ histoire de ne pas arriver à la bourre au Perray.
20h15 Tony est devant la maison et nous partons pour 45mn (eh oui on joue à domicile) de route finalement tranquille.
L'arrivée dans le gymnase est chaleureuse, nous sommes en famille, quel plaisir de retrouver tous les amis.
J'ai chaussé mes 4 bonnets Origole Cool une couleur chaque année. A l'heure de la photo un seul a terminé les 3 boucles. Le vert, celui de cette année, sera-t-il le second ?
Nous avons 2h pour nous préparer chacun s'installe tranquillement et les discussions vont bon train. La plupart d'entre nous connait la course et les objectifs restent prudents. Pour ma part c'est ma 4e participation et pour l'instant je ne l'ai terminé qu'une seule fois en 2009 contre 2 abandons à la fin de la B2 pour mes 2 premières tentatives. Avec Tony qui l'a fini en 2008, notre seul but est de finir.
préparatifs dans le gymnasele fabuleux trio organisateur
22h50 Philippe Clément, notre ami Directeur de la course nous donne les dernières informations sur le parcours qu'il a lui-même tracé avec les autres membres de l'organisation. Malgré une annonce tardive due aux difficultés d'obtenir les autorisations de passage nous sommes 350 participants (100 sur le "Petit" 28km et 250 sur le "Grand" 75km).
(photo Maria da Graca)
Nous sortons du gymnase pour rejoindre le départ sur la place de la mairie. La température est fraiche mais supportable. J'ai gardé la veste dans le sac. 23h00 c'est parti dans la rue principale du Perray-en-Yvelines, haut lieu du trail francilien.
B1 : boucle d'Orlande 28km 660mD+ 
Nous partons prudemment, 2km de route nous permettent de rejoindre la forêt, Thibault un pote de Tony décide de partir avec nous sur cette 1ère boucle. L'entrée dans la forêt nous donne rapidement un aperçu de l'état du parcours. La neige recouvre un sol encore assez dur ce qui réduit les passages boueux.
1km plat dans le bois de Bourras puis nous traversons les étangs de Hollande pour une longue boucle de 20km dans la forêt domaniale de Rambouillet. km8 on attaque la 1ère série de montagnes russes. Sur une mono trace magnifique qui part dans tous les sens on enchaine les montées raides et les descentes abruptes. Avec la neige la trace est facile à suivre, un long ruban marron du au passage des coureurs sillonne le sol blanc. De toute façon pas d'inquiétude le balisage est impeccable comme d'habitude. Le ballet de frontale et la neige offrent un spectacle féérique par moment.
Notre rythme est régulier et la densité relative des coureurs évite de nous emballer. Tony trouve même que nous avançons un peu vite parfois. Nous menons l'allure alternativement en fonction des envies, je sens que Thibault s'échapperait bien mais pour l'instant il reste prudemment avec nous. Quelques portions plates permettent de dérouler puis on retrouve à nouveau les grimpettes. Vers le km20 Tony traine à l'arrière de notre trio, il me sort "j'en ai déjà marre " pfff! il va pas nous faire sa chochotte celui-là Complice, il a avalé les 330km du Tor des Géants en septembre et là il se plaint après seulement 20km. Je m'occupe de lui sur le champ, je le fais passer devant pour qu'il fasse le rythme et évidemment il part comme une balle. Avec Thibault on a même du mal à le suivre, quel bourrin Coquin. Tout rentre dans l'ordre. Nous arrivons sur une échelle métallique qui permet de monter sur la digue, un photographe nous surprend et je prends son flash en pleine poire, souriez Cool.
notre trio sur la B1, la surprise du flash me fait une tête d'ahuri Complice (photo Christian Bertincourt)
sortie de rigole (photo Christian Bertincourt)saut de grenouille (photo Christian Bertincourt)
Ca veut aussi dire que nous sommes sur la fin de la boucle, on retraverse les étangs de Hollande, un petit bout de forêt et on aperçoit au loin les lumières du Perray. Nous abordons 2km rectilignes à travers champs et à découvert, comme l'an dernier un vent froid souffle, le sol est gelé et les appuis fuyants. Encore 1km dans les rues et nous retrouvons le gymnase. 3h29 de course 52e position c'est 15mn de moins que l'an dernier.
B2 : boucle du Coupe Gorge 22,5 km 270mD+ 
En rentrant dans le gymnase on s'est donné 15mn de pose mais le temps passe vite et il nous faudra 25mn avant de repartir. J'ai attrapé une soupe à l'entrée, je refais le plein d'eau + Hydraminov menthe la boisson magique d'Effinov mise au point par notre ami druide  CompliceAnthony Berthou. Je mange une demi banane et bois un verre de coca. J'avais prévu de changer de chaussettes à chaque boucle comme l'an dernier mais les pieds sont secs et en bon état. Notre trio est enfin prêts nous pointons la sortie du gymnase et c'est reparti.
Cette boucle est la plus courte mais celle que j'apprécie le moins. Trop plate elle demande de maintenir un rythme permanent et ce n'est pas mon point fort.
Direction plein sud puis cap à l'ouest, on traverse la N10 (par un pont je vous rassure) puis on attaque une mono trace finalement sympathique. Thibault est devant et il imprime une allure soutenue. Avec Tony on l'incite à partir ça le démange depuis longtemps. Il est jeune et sur ce terrain il peut faire parler sa vitesse. Mais la course est encore longue.
On vient contourner l'étang de Gruyer puis on remonte vers l'étang du Coupe Gorge qui a donné son nom à la boucle. Je ne sais d'où vient ce nom mais ça n'engage pas à trainer dans le coin. Une grande boucle de 8km nous ramène au nord de cet étang au nom charmant. Nous retrouvons un temps notre ami Thibault qui semble avoir un petit coup de mou. Sur cette boucle les écarts sont stabilisés on croise peu de coureurs, on en reprend parfois 1 ou 2 ou on se fait doubler mais les rencontres sont assez rares. Après un court échange Thibault repart de plus belle on ne le reverra plus. Vers le km 48 on retrouve la N10 qu'on longe un moment avant de repasser du coté du Perray. Un petit km dans les rues endormies et on pénètre à nouveau dans le gymnase. 6h35 de course et toujours 52e position c'est fort non ?
B3 : boucle de l'Artoire 24,250km 1050mD+
Protocole identique, soupe, banane, coca, le plein et cette fois je change de chaussettes ce qui me permet de remettre un peu de crème sur les pieds car cette boucle était un peu plus boueuse. 20mn d'arrêt et je repars toujours avec Tony sur le fameuse B3. L'essentiel du dénivelé nous attend, j'ai pris les batons.
Nous arrivons en terrain connu, avec 5 TVC, 4 Origole et quelques passages au Raid28 la vallée de Chevreuse depuis le village d'Auffargis n'a plus de secret. Nous savons qu'une fois passée le village la séance de rudes grimpettes et de descentes raides va être longue. Pendant 12km nous remontons la vallée jusqu'à l'Abbaye des Vaux de Cernay qui annonce le retour. Les km sont longs et le compteur du GPS n'avance pas vite. Le jour pointe son nez, après chaque butte je cherche au travers des arbres un signe de l'Abbaye.
Nous arrivons finalement sur un mur d'enceinte que nous longeons jusqu'à la route. Un groupe de sympathiques bénévoles nous attend pour noter notre passage et nous encourager. On échange quelques mots, j'en profite pour ranger la frontale. Le retour est en principe moins cassant mais les km se font sentir et les jambes sont lourdes. Tony se plaint à nouveau Coquin, c'est le genou cette fois, mais chaque fois qu'il passe devant il part sur un rythme que je n'arrive pas à tenir.
La fin de la boucle emprunte un tracé inédit, on ne revient pas jusqu'à Auffargis, on reste au sud et on débouche sur des champs. 2 longues lignes droites sur les chemins agricoles en plein vent sont pénibles mais l'approche de l'arrivée nous motive. On retrouve un chemin entre 2 haies à l'abri et un groupe de bénévoles à l'entrée du Perray nous oriente pour les 2 derniers km. Le pont au-dessus de la voie ferrée annonce l'arrivée.
Pour la 3e et la dernière fois nous ouvrons avec Tony la porte du gymnase avec le banane au visage. 11h38 de course, 47 et 48e nous sommes heureux et satisfaits de notre périple.
L'accueil dans le gymnase est chaleureux malgré le peu de personnes. Les potes arrivés avant nous sont encore là pour certains et les organisateurs nous félicitent.
L'Origole est une course comme on les aime, des organisateurs efficaces et proches des coureurs, des bénévoles sympathiques et dévoués, un balisage impeccable, un parcours dur mais magnifique. Un grand merci à tous ceux qui nous ont offert une si belle balade.
On espère revenir vous voir bientôt.